Presque tous les Malgaches de sexe mâle subissent l’ablation
du prépuce. Cette coutume a été
introduite à Madagascar par les musulmans pour des raisons d’hygiène et de
croyance.
La circoncision est
un moment rituel importante dans la société malgache. Décrivons le rituel « Savatse »,
c’est-à-dire la circoncision dans certains clans de Tuléar, chaque tribu a son Hazomanga, une personne âgée qui est le chef des familles.
On pratique le Savatse par le respect de la tradition. Le garçon non circoncis
n’est pas reconnu par son père donc reste avec sa mère. C’est un rite de
passage pour devenir un homme.
Les festivités ont lieu tous les deux ans au mois de décembre.
Au mois d’octobre, le clan se réunit et compte les garçons à circoncire. Les
familles qui ne peuvent pas engager les dépenses attendent deux ans de plus car
on doit y payer par père :
· Le saîry (le griot)
· Le mpanandro
· Un zébu mâle pour les garçons à circoncire
· Un zébu femelle pour la bénédiction
fandrava-lalà
· Le bois de chauffage katà
· La facture d’électricité
· Le Hazomanga (le doyen du clan)
Des
familles viennent de loin pour participer aux festivités. Ces dernières
commencent toujours un jeudi de la semaine pour finir le dimanche suivant et
c’est le Mpanandro qui désigne le jour.
LE
DEROULEMENT DES FESTIVITES :
1er
jour : Le jeudi, les jeunes hommes vont chercher le Hazomanga (le doyen)
pour l’emmener à Anketrake en faisant le jihe (petit course rapide en
chantant). Le hazomanga donne le départ, et les familles se battent pour
prendre possession de l » endroit ou planter leurs tentes.
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A
chaque fois, c’est le mpanandro, « l’astrologue », qui désigne
l’endroit. Les festivités commencent : danses, chansons, musique,
boissons, nourriture … jusqu’à l’aube. Quant aux petits garçons, ils
restent sous les tentes le temps de savatse.
2ème
jour : Le vendredi, journée
calme. Le soir, les festivités continuent jusqu’à l’aube.
3ème
jour : Le samedi, on tue le zébu fandrava-lalà, on garde pour les
enfants circoncis la viande qu’ils mangeront le lendemain avec du manioc.
Pendant ce temps, les jeunes garçons se rendent chez leur « ziva ».
Le « ziva », c’est une relation traditionnelle entre deux clans. Chez
son ziva, on peut faire toute sortes des méfaits ou de provocation (voler,
casser, séduire une femme de l’autre …) que le ziva est obligé d’accepter à
cause des relations des relations traditionnelles existants entre les deux
clans. Ce jour-là, ils vont s’emparer de zébus, de cochons etc. Le soir, les
festivités continuent.
4ème
jour : Le dimanche, jour des épreuves. L’oncle maternel du garçon à
circoncire donne de l’argent à sa sœur (la mère de l’enfant). Ensuite, il y a
le toko-lava, un concours de cuisine. L’onde maternelle essaie de faire
bouillir en un temps record la viande de zébu tué le samedi lors du
fandrava-lalà. Dès l’ébullition, il faut ramener en courant la marmite sous la
tente. On n’a pas le droit de remettre des tisanes.
Si
on échoue dans l’entreprise, c’est un signe d’un mauvais destin. Après c’est la
recherche du « hazom-boto » : un bâton d’une certaine variété
d’arbre. Les jeunes le passent sous l’eau dans le Fiherenana et l’amènent
auprès du Hazomanga pour être planté sur les lieux du savatse, tout cela en
chantant.
Tous
les garçons à circoncire doivent toucher la tête du zébu mâle, porté par leurs
oncles, pour demander la bénédiction de Dieu. Le zébu est ensuite
sacrifié ; on distribue un morceau de la bosse et du foie à tous les garçons,
le reste est pour l’assistance.
On
croit que pendant la circoncision, s’il y a une hémorragie, et si le sang gicle d’en haut, il y a un
mauvais destin du côté du père, si le sang gicle d’en bas, le mauvais destin
est du côté de la mère.
Source: in Fomba Malagasy, 1997