lundi 14 mai 2018

Le « Savatse » ou la circoncision du Sud.

Presque tous les Malgaches de sexe mâle subissent l’ablation du prépuce. Cette coutume  a été introduite à Madagascar par les musulmans pour des raisons d’hygiène et de croyance. 


La circoncision est  un moment rituel importante dans la société malgache. Décrivons le rituel « Savatse », c’est-à-dire la circoncision dans certains clans de Tuléar, chaque tribu a son Hazomanga, une personne âgée qui est le chef des familles. On pratique le Savatse par le respect de la tradition. Le garçon non circoncis n’est pas reconnu par son père donc reste avec sa mère. C’est un rite de passage pour devenir un homme.



Les festivités ont lieu tous les deux ans au mois de décembre. Au mois d’octobre, le clan se réunit et compte les garçons à circoncire. Les familles qui ne peuvent pas engager les dépenses attendent deux ans de plus car on doit y payer par père :





· Le saîry (le griot)

· Le mpanandro

· Un zébu mâle pour les garçons à circoncire

· Un zébu femelle pour la bénédiction fandrava-lalà

· Le bois de chauffage katà

· La facture d’électricité

· Le Hazomanga (le doyen du clan)

Des familles viennent de loin pour participer aux festivités. Ces dernières commencent toujours un jeudi de la semaine pour finir le dimanche suivant et c’est le Mpanandro qui désigne le jour.



LE DEROULEMENT DES FESTIVITES :



1er jour : Le jeudi, les jeunes hommes vont chercher le Hazomanga (le doyen) pour l’emmener à Anketrake en faisant le jihe (petit course rapide en chantant). Le hazomanga donne le départ, et les familles se battent pour prendre possession de l » endroit ou planter leurs tentes.

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A chaque fois, c’est le mpanandro, « l’astrologue », qui désigne l’endroit. Les festivités commencent : danses, chansons, musique, boissons, nourriture … jusqu’à l’aube. Quant aux petits garçons, ils restent sous les tentes le temps de savatse.



2ème  jour : Le vendredi, journée calme. Le soir, les festivités continuent jusqu’à l’aube.




3ème jour : Le samedi, on tue le zébu fandrava-lalà, on garde pour les enfants circoncis la viande qu’ils mangeront le lendemain avec du manioc. Pendant ce temps, les jeunes garçons se rendent chez leur « ziva ». Le « ziva », c’est une relation traditionnelle entre deux clans. Chez son ziva, on peut faire toute sortes des méfaits ou de provocation (voler, casser, séduire une femme de l’autre …) que le ziva est obligé d’accepter à cause des relations des relations traditionnelles existants entre les deux clans. Ce jour-là, ils vont s’emparer de zébus, de cochons etc. Le soir, les festivités continuent.



4ème jour : Le dimanche, jour des épreuves. L’oncle maternel du garçon à circoncire donne de l’argent à sa sœur (la mère de l’enfant). Ensuite, il y a le toko-lava, un concours de cuisine. L’onde maternelle essaie de faire bouillir en un temps record la viande de zébu tué le samedi lors du fandrava-lalà. Dès l’ébullition, il faut ramener en courant la marmite sous la tente. On n’a pas le droit de remettre des tisanes.

Si on échoue dans l’entreprise, c’est un signe d’un mauvais destin. Après c’est la recherche du « hazom-boto » : un bâton d’une certaine variété d’arbre. Les jeunes le passent sous l’eau dans le Fiherenana et l’amènent auprès du Hazomanga pour être planté sur les lieux du savatse, tout cela en chantant.

Tous les garçons à circoncire doivent toucher la tête du zébu mâle, porté par leurs oncles, pour demander la bénédiction de Dieu. Le zébu est ensuite sacrifié ; on distribue un morceau de la bosse et du foie à tous les garçons, le reste est pour l’assistance.

On croit que pendant la circoncision, s’il y a une hémorragie,  et si le sang gicle d’en haut, il y a un mauvais destin du côté du père, si le sang gicle d’en bas, le mauvais destin est du côté de la mère.
Source: in Fomba Malagasy, 1997

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