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La divination
malgache, appelée « Sikidy », est une pratique en usage sur tout le
territoire de Madagascar, dont les principes sont directement empruntés à la
géomancie arabe, qui s’est diffusé en Afrique dans le sillage de l’Islam. Au
Moyen âge, la géomancie est décrite en occident à partir du 18e
siècle dans les textes latins comme le traité « Arc géomancie de Hugues de
Santalla.
Les Malgache semblent s’être fait une spécialité de ce mode de
divination arabe. Les variantes d’une population à l’autre ne concernent que
des aspects particuliers. Les malgaches ont un besoin essentiel de devins
traditionnels pour tous les aspects de leur vie quotidienne, et pour cette raison, on en trouve dans chaque
ville ou quartier de grande ville.
La divination
Sikidy consiste à disposer sur le sol des graines de « Fano » (une
sorte d’acacia), sous la forme d’un tableau, dans le but de lire la destinée à
travers certaines configurations de graines qui apparaissent dans ce tableau. La
procédure de placement des graines comporte une partie produite au hasard (où
se manifeste la destinée), et une partie construite à partir de la précédente
selon des élaborées qui sont celles d’une véritable structure algébrique.
La divination
commence par le brassage des graines répandues sur le sol, en récitant diverses
incantations. Puis le devin prend une poignée de graines au hasard qu’il pose
en tas devant lui, et retire les graines deux par deux en les faisant glisser
avec l’index et le majeur. L’élimination par paire revient à faire une division
euclidienne du nombre initial par deux. En conséquence, le reste ne peut
prendre que deux valeurs, 1 ou 2. On
voit que ce reste déterminé par le nombre de graines contenus initialement dans
la poignée, et le résultat d’un tirage aléatoire qui manifeste la tirée du
consultant. L’opération de tirage est réitérée seize fois, et les seize valeurs
sont placés dans un tableau carré par quatre appelé « Renin-tsikidy »
(Matrice mère), le tableau définit huit figures initiales, qui sont les quatre
lignes et quatre colonnes, en dessous de la matrice mère, on construit une huit
nouvelle colonnes de quatre éléments chacune, appelées les filles. Les filles
sont définies en plusieurs générations, les filles directes dépendent des
lignes et colonnes de la matrice mère, puis de nouvelles filles sont
construites à partir des précédentes. Le tableau montre un exemple de
configuration de sikidy, en indiquant les numéros de figures ( 1 à 4 pour les
colonnes mères comptées à partir de la droite, 5 à 8 pour les lignes mères lues
de droite, puis 9 à 16 pour les filles)
Les figures
de Sikidy sont au nombre de seize et portent des noms vernaculaires. Utilisons
la terminologie de la population Antandroy, car les termes varient légèrement
d’une ethnie à l’autre. De plus, les devins distinguent deux classes importantes
de figures, celles dont le nombre total des graines est paire, appelées
« Mpanjaka » (princes), et celles dont le nombre total des graines
est impaire, appelées « Andevo » (esclaves)
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Aussi, les
devins étudient certains tableaux particuliers de Sikidy, dont l’apparition
dans une séance de divination est un évènement qui nécessite une attention
spéciale. Une première catégorie de ce tableau, appelée « Toka », fait intervenir une répartition des seize figures selon les points
cardinaux, en indiquant ici la répartition Antandroy
Les
« tokan-tsikidy » sont les tableaux dans lesquels l’un des points
cardinaux qu’une seule fois parmi ses
seize positions. Les devins jettent parfois des poudres sur certaines figures
d’un tableau remarquable pour fabrique des talismans considérés comme
dangereux.
L’autre catégorie
de tableaux particuliers qui intéresse les devins est appelé « Sikidy
Fohatse », qui sont définis par le fait qu’une même figure est répété plus
de huit fois à l’intérieur du tableau. La catégorie des « Sikidy
Fohatse » est très utilisé par eux, est passé relativement inaperçue dans
les études sur le sikidy.
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