lundi 14 mai 2018

Le « Sikidy », la divination malgache.



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La divination malgache, appelée « Sikidy », est une pratique en usage sur tout le territoire de Madagascar, dont les principes sont directement empruntés à la géomancie arabe, qui s’est diffusé en Afrique dans le sillage de l’Islam. Au Moyen âge, la géomancie est décrite en occident à partir du 18e siècle dans les textes latins comme le traité « Arc géomancie de Hugues de Santalla. 

Les Malgache semblent s’être fait une spécialité de ce mode de divination arabe. Les variantes d’une population à l’autre ne concernent que des aspects particuliers. Les malgaches ont un besoin essentiel de devins traditionnels pour tous les aspects de leur vie quotidienne, et  pour cette raison, on en trouve dans chaque ville ou quartier de grande ville.

La divination Sikidy consiste à disposer sur le sol des graines de « Fano » (une sorte d’acacia), sous la forme d’un tableau, dans le but de lire la destinée à travers certaines configurations de graines qui apparaissent dans ce tableau. La procédure de placement des graines comporte une partie produite au hasard (où se manifeste la destinée), et une partie construite à partir de la précédente selon des élaborées qui sont celles d’une véritable structure algébrique.

La divination commence par le brassage des graines répandues sur le sol, en récitant diverses incantations. Puis le devin prend une poignée de graines au hasard qu’il pose en tas devant lui, et retire les graines deux par deux en les faisant glisser avec l’index et le majeur. L’élimination par paire revient à faire une division euclidienne du nombre initial par deux. En conséquence, le reste ne peut prendre que deux valeurs, 1 ou 2.  On voit que ce reste déterminé par le nombre de graines contenus initialement dans la poignée, et le résultat d’un tirage aléatoire qui manifeste la tirée du consultant. L’opération de tirage est réitérée seize fois, et les seize valeurs sont placés dans un tableau carré par quatre appelé « Renin-tsikidy » (Matrice mère), le tableau définit huit figures initiales, qui sont les quatre lignes et quatre colonnes, en dessous de la matrice mère, on construit une huit nouvelle colonnes de quatre éléments chacune, appelées les filles. Les filles sont définies en plusieurs générations, les filles directes dépendent des lignes et colonnes de la matrice mère, puis de nouvelles filles sont construites à partir des précédentes. Le tableau montre un exemple de configuration de sikidy, en indiquant les numéros de figures ( 1 à 4 pour les colonnes mères comptées à partir de la droite, 5 à 8 pour les lignes mères lues de droite, puis 9 à 16 pour les filles)

Les figures de Sikidy sont au nombre de seize et portent des noms vernaculaires. Utilisons la terminologie de la population Antandroy, car les termes varient légèrement d’une ethnie à l’autre. De plus, les devins distinguent deux classes importantes de figures, celles dont le nombre total des graines est paire, appelées « Mpanjaka » (princes), et celles dont le nombre total des graines est impaire, appelées « Andevo » (esclaves)
    
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Aussi, les devins étudient certains tableaux particuliers de Sikidy, dont l’apparition dans une séance de divination est un évènement qui nécessite une attention spéciale. Une première catégorie de ce tableau, appelée « Toka », fait intervenir une répartition des seize figures selon les points cardinaux, en indiquant ici la répartition Antandroy
Les « tokan-tsikidy » sont les tableaux dans lesquels l’un des points cardinaux  qu’une seule fois parmi ses seize positions. Les devins jettent parfois des poudres sur certaines figures d’un tableau remarquable pour fabrique des talismans considérés comme dangereux.
L’autre catégorie de tableaux particuliers qui intéresse les devins est appelé « Sikidy Fohatse », qui sont définis par le fait qu’une même figure est répété plus de huit fois à l’intérieur du tableau. La catégorie des « Sikidy Fohatse » est très utilisé par eux, est passé relativement inaperçue dans les études sur le sikidy.

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