lundi 14 mai 2018

Le « Diajofo », mariage d’origine Tsimihety.



photo Wikipedia

Le « Diajofo » est la seule manière en vigueur pour contacter un lien matrimonial. Avec le temps, des modifications y seront apportés, donnant naissance au mariage « Tsiavotrangivy » et au mariage « Volambita »            ;

Cette forme initiale comprend deux étapes bien distinctes : celle dans d’un «  stage pré-matrimonial », et celle de la célébration proprement dite. La première étape débute par la   prise de contact entre les familles des deux jeunes gens dont l’union est envisagée. Selon le rituel, les parents du jeune homme expriment leur intention d’unir les deux enfants et leur désir d’emprunter la jeune fille pour une période déterminée.

C’est ainsi que la jeune fille empruntée ira vivra dans la famille de son futur conjoint. Toutefois, celui-ci n’a pas le droit de « toucher à la jeune fille ». La prohibition est absolue. Et les parents auxquels  a été confiée la garde de la jeune fille, ont l’obligation de veiller au respect de cette interdiction. Cet emprunt durant une année en moyenne est destiné à permettre à sa future belle-famille de mieux connaitre la jeune fille.

Le délai convenu d’emprunt écoulé, les deux parties se rencontrent à nouveau pour que les parents du jeune homme rendent la jeune fille à sa famille. D’une manière définitive dans le cas où ils n’auraient pas été satisfaits par le comportement de l’empruntée, temporairement dans le cas où ils auraient été favorablement fixés à la suite de l’emprunt.
Par ce dernier geste, ils donnent le temps à la jeune fille de se préparer à la célébration de son mariage, dont la date est discutée aussitôt par les deux parties. En général, la cérémonie sera organisée au mois du Juillet, le mois de « Volambita »

Le mot « Volambita » connait une évolution dans sa signification, au début, son sens est tout simplement « mois de Juillet », autrement dit, «  le mois le plus propre à toute festivité traditionnelle ». Plus tard, le terme est pris dans une acception plus large, c’est-à-dire « durée d’une année »

Ce n’est donc qu’un an au moins après le contact que sera publiquement célébré le mariage, au cours d’une cérémonie « joro » durant laquelle les deux gens seront unis. C’est une grande cérémonie qui se termine toujours par un grand repas offert successivement par les deux familles au « Fokonolona ». Mais le seul fait importante est le joro, conditionné nécessaire et suffisante de la validité de l’union.

Une précision importante : « dans sa former Diajofo, le mariage est conclu par la seule volonté des parents, des familles. On n’y tient guère compte du consentement des deux futurs époux. Les parents ont ce pouvoir absolu en ce qui concerne le choix matrimonial de leurs enfants.

Ce totalise familial trouve sa manifestation extrême dans le mariage forcé dit « Tretreka » ou « Keliloha ». Sous cette forme, l’union voulue des parents est célébrée malgré les refus explicites de principales intéressées. Mais au fur et à mesure que passe le temps, ce pouvoir absolu s’effritera devant la volonté d’émancipation de plus en plus grande des jeunes. Ainsi s’établirent peu à peu   une forme coutumière du mariage qui donne une grande initiative aux futurs époux.

Source d'information: "Paroles malgache",137.

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