Le « Famadihana », traduit le plus souvent par
«retournement des morts », est célèbre dans la région des Hauts Plateaux à
Madagascar. C’est une cérémonie extrêmement importante, notamment dans la
région de l’Imerina, car elle met en relation les vivants et les ancêtres.
Selon les ancêtres, le famadihana peut aussi
être considéré comme un lieu privilégié de transmission des valeurs et de
normes culturelles des générations ainées aux plus jeunes. Cette transmission
culturelle et symbolique est intimement liée à la transmission patrimoniale et
à la distribution des pouvoirs locaux.
La forme actuelle du Famadihana n’est pas historiquement la
plus ancienne. Deux autres types de cérémonie la précèdent. La première est
celle des « doubles funérailles », lors d’un décès d’un individu,
celui-ci est enterré dans une tombe individuelle et s’ensuit une période durant
laquelle il se trouve dans un état transitionnel, plus dans le monde des
vivants et pas encore dans le monde des morts. Ce n’est qu’au cours du second enterrement
dans le tombeau collectif environ deux ou trois ans après, que le défunt
rejoint le monde des ancêtres. Cette période d’entre deux, si elle permet la
décomposition du corps, est aussi particulière en ce sens que les vivants
doivent observer un ensemble de prescriptions quant à leur comportement eu
égard à la disparition du défunt.
La seconde acception du famadihana est celle qui consiste à transférer
un corps ou des ossements d’un tombeau à un autre, que ce soit à l’occasion
d’un changement de résidence, de la construction d’un nouveau tombeau ou bien
de transfert lorsque le décès est survenu loin de la terre des ancêtres.
Pour organiser un famadihana, on commence la préparation au
début de l’année ; les chefs de ménage se réunissent et on discute des
dates et des dépenses. Après, chaque ménage économise de l’argent pour les
dépenses. Deux mois avant la date prévue, on fait une demande d’autorisation,
puis on acheté des « lambamena », le riz et les porcs, la veille si
on n’arrive pas à les engraisser à l’avance, et on commence la préparation en
cuisant les repas. Le lendemain, une partie de la famille sert les invités,
d’autres enregistrent les dons, le plus âgé remercie les invités... et on
mange, on fait la fête. Après le repas, on se dirige en dansant vers le caveau familial
et on enveloppe les dépouilles avec les lambamena. Puis, on remercie les
invités et c’est terminé. Si on peut dépenser un peu plus d’argent, on appelle
les chanteurs de « Hira gasy », puis quand la fête est terminée, on
partage les dons et les restes du repas.
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