lundi 14 mai 2018

LE FAMADIHANA, la transmission intergénérationnelle des normes et des valeurs dans les hautes terres malgaches.





Le « Famadihana », traduit le plus souvent par «retournement des morts », est célèbre dans la région des Hauts Plateaux à Madagascar. C’est une cérémonie extrêmement importante, notamment dans la région de l’Imerina, car elle met en relation les vivants et les ancêtres.   


Selon les ancêtres, le famadihana peut aussi être considéré comme un lieu privilégié de transmission des valeurs et de normes culturelles des générations ainées aux plus jeunes. Cette transmission culturelle et symbolique est intimement liée à la transmission patrimoniale et à la distribution des pouvoirs locaux. 



La forme actuelle du Famadihana n’est pas historiquement la plus ancienne. Deux autres types de cérémonie la précèdent. La première est celle des « doubles funérailles », lors d’un décès d’un individu, celui-ci est enterré dans une tombe individuelle et s’ensuit une période durant laquelle il se trouve dans un état transitionnel, plus dans le monde des vivants et pas encore dans le monde des morts.  Ce n’est qu’au cours du second enterrement dans le tombeau collectif environ deux ou trois ans après, que le défunt rejoint le monde des ancêtres. Cette période d’entre deux, si elle permet la décomposition du corps, est aussi particulière en ce sens que les vivants doivent observer un ensemble de prescriptions quant à leur comportement eu égard à la disparition du défunt.




La seconde acception du famadihana est celle qui consiste à transférer un corps ou des ossements d’un tombeau à un autre, que ce soit à l’occasion d’un changement de résidence, de la construction d’un nouveau tombeau ou bien de transfert lorsque le décès est survenu loin de la terre des ancêtres.

Pour organiser un famadihana, on commence la préparation au début de l’année ; les chefs de ménage se réunissent et on discute des dates et des dépenses. Après, chaque ménage économise de l’argent pour les dépenses. Deux mois avant la date prévue, on fait une demande d’autorisation, puis on acheté des « lambamena », le riz et les porcs, la veille si on n’arrive pas à les engraisser à l’avance, et on commence la préparation en cuisant les repas. Le lendemain, une partie de la famille sert les invités, d’autres enregistrent les dons, le plus âgé remercie les invités... et on mange, on fait la fête. Après le repas, on se dirige en dansant vers le caveau familial et on enveloppe les dépouilles avec les lambamena. Puis, on remercie les invités et c’est terminé. Si on peut dépenser un peu plus d’argent, on appelle les chanteurs de « Hira gasy », puis quand la fête est terminée, on partage les dons et les restes du repas.

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